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tribulations argentines
25 août 2006

Défendre la vie !!!

Avec une de mes classes de secondaire, j’ai travaillé sur l’histoire de « mai 68 » à partir de graffitis et d’affiches de l’époque. Et deux des élèves ont réagi vivement aux dessins concernant les revendications de libération sexuelle, en me demandant depuis quand l’avortement était autorisé en France. En Argentine, l’article 86 du Code Pénal le pénalise encore.

Pire, début avril, un mouvement catholique appelait à manifester contre une légalisation qui n’est même pas envisagée par le gouvernement… Les affiches étaient pathétiquement esthétiques : chaleureuse couleur chair illuminée par transparence, comme à travers les paupières ou le placenta : des mains égrenant un rosaire, et dans le creux de ces mains jointes en prière, un fœtus blotti, et puis… un lapidaire slogan : « Défendre la vie » !

Sauf que l’unique rôle de la loi contre l’avortement, c’est de faire prolifèrer les avortements clandestins, au cintre ou aux herbes : persil et yuyo, et que les femmes tardent tragiquement à aller consulter un médecin quand elles souffrent de complications de peur d’être dénoncées. Or les complications pour avortement sont la principale cause de mort maternelle en Argentine et on estime  que dans le pays sont pratiqués chaque année plus d’un demi million d’avortements.

Alors j’avais soumis à l’une des profs avec lesquelles je travaille de me pencher d avantage sur la question du féminisme, de la protection des femmes et d’organiser un débat autour de la question de l’avortement. Elle m’a répondue franchement qu’elle ne voyait pas bien l’intérêt de ce débat, que dans un pays comme l’Argentine, où l’on meurre encore souvent de faim, la question de l’avortement était si ce n’est mal venue, du moins loin d’être prioritaire…. J’ai donc commencer par ouvrir le débat avec elle….

En faisant du stop dans le nord, je cotoyais des filles de 14-15 ans, voire plus jeunes, qui allaient toujours par deux… sans autre bagage qu’un petit sac à main, au milieu de nulle part, sur les routes sans fin traversant des champs de soja transgeniques des heures durant avant de rencontrer le moindre bled…. Bref, ces gamines ne voyageait pas.

Selon une enquête récente commanditée par le Ministère du Travail, 7% des enfants de 5 a 13 ans et 20% des jeunes de 14 a 17 ans travaillent et 25% d entre eux si consacrent au point d’abandonner l’école.

En ville, les gosses bossent comme vendeurs de rue, cartoneros ou de services aux personnes, a la campagne, ils bossent soient au champs, payes au rendement, soit pour les filles sur le bord de la route. Et l’exploitation sexuelle des jeunes seraient en augmantation.

Dans les centres d’accueil de la capitale des jeunes de la rue, 93 % des filles de 13 a 17 ans y entrent enceintes !

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