Les missions jesuites

Je decolle en stop pour santa Anna, ou reposent les vestiges des missions jesuites. Je profite a la fraiche des pierres rouges et ocres sous la mousse dans une foret luxuriante arrosee de lumiere, toute seule au beau milieu de nulle part, j ai savoure la fraicheur du lieu avant de reprendre le stop en plein cañar ! Mais je fais gaffe a mes reserves de flotte, et je suis arrivee a San Ignacio ou se trouve les plus belles ruines des 30 missions de la region.
Les missions jesuites furent une experience considerable de collectivisation des terres au profit des communautes indiennes guaranis.
La vie des missions se fondaient sur trois "piliers" principaux :des maisons toutes identiques ou se logeaientles familles toujours groupees en caciquats, (selon la chefferie traditionnelle), une agriculture realisee en communaute, et un profit egalement partage des produits cultives et de l elevage et enfin une religion chretienne presente de telle sorte qu elle en venait a ritualiser toutes les activites de la journees.
Ces missions de l ordrte de San Ignacio de Loyola, independante du Vatican et de la Couronne constituerent un ensemble de 490 000 km2 qui empechaient les " encomenderos" espagnols (colons espagnols a qui l on attribuaient des terres sur lesquels vivaient des natifs dont ils devaient en theorie se faire les "protecteurs") d augmenter leurs domaines aux depends des terres indiennes, empechaient egalement les "bandeiantes" portuguais du Bresil voisin, de s emparer de la main d oeuvre indigene, et aux detenteurs de permis d elevage extensif de bovins de Buenos Aires et Santa Fe de s approprier les enormes ressources animales de la region.

Ce conflit d intereet faisait constammen pression sur les missions et lorsque le trone d Espagne vit monter une reine portuguaise defendant les interets bresiliens, les jesuites furent expulses des territoires de la Couronne ( au dela de l arrivee du mariage portuguais, l expulsion des jesuites dans les colonies americaines fut l aboutissement d un phenomene plus general a travers toute l Europe au XVIIIe siecle, en 1767, les jesuites quittaient les missions et le systeme ne perdura pas, les indiens durent abandonner ces terres collectivisees pour ne pas tomber aux mains des cherhceurs de main d oeuvre. Quelques missions perdurerent avec les franciscains et les dominicains mais alors que sous les jesuites, l on parlait et on ecrivait en tupi-guarani, les nouveaux missionaires imposerent la langue castillane comme obligatoire et unique.